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inde 2004

6 février 2004

DELHI - PARIS

Notre dernier jour avec un lever tranquille et un check out à midi. Les rickshaws sont épouvantables ce matin, ils nous collent comme des sangsues, même après s’être fait insultés, ils reviennent à la charge avec le sourire, aucun amour propre ! En faisant une ballade à pied dans notre quartier, nous découvrons une épicerie fine digne de Fauchon, défoulement assuré dans la boutique d’où nous ressortons avec des kilos d’épices et d’achards en ayant pris le temps de choisir dans le calme et en payant le prix indien (le prix figure sur les boites ! Mais si !)

Après-midi bronzette sur le toit de l’hôtel dans un calme relatif : tout le personnel de l’hôtel prend sa pose et joue au cricket sur le toit, ambiance garantie. Puis nous rejoignons Connaught Place pour prendre le bus de l’aéroport que nos atteindrons après 1H20 de bouchons. L’aéroport est très sommaire pour une capitale asiatique (le plus gros du trafic est sûrement à Bombay, capitale économique et financière), mais il est calme et chauffé. Nous écoulons nos dernières roupies en achetant du thé (de Darjeeling, le must !) et patientons sagement avant d’enregistrer. Puis après des contrôles interminables et ridicules pour certains (l’Inde nous étonnera jusqu’au bout), nous embarquons à bord de notre Airbus A330 à destination de Vienne avec des images inoubliables plein la tête.

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5 février 2004

DELHI

En pleine forme ce matin pour refaire les touristes ! En effet il y a plein de choses que nous n’avons pas eût le temps de voir à notre arrivée il y a quelques semaines. Direction Old Delhi et plus précisément Jama Masjid (mosquée du vendredi) , la plus grande mosquée d’Inde où 25 000 fidèles peuvent faire la prière simultanément. Nous voulions grimper dans le minaret pour la vue mais les sacs à dos étant interdits et ne voulant pas laisser notre magot en bas, nous renonçons.


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Jama Masjid (1650)


Nous partons ensuite vers le Fort Rouge dont une seul partie est ouverte au public, la seconde étant strictement militaire. Ensemble de bâtiments en marbre, mosquée et jardins à l’intérieur. Assez moyen comparé à toutes les merveilles que nous avons déjà vues précédemment  (serions-nous blasés ?). Il est vrai que Delhi ne possède pas de joyaux comme peuvent en posséder Agra ou Jaisalmer. C’est une ville d’arrivée et de départ. Nous visitons ensuite la rue la plus animée d’Old Delhi : Chandi Chowk où les rues très marchandes sont envahies de piétons et de rickshaws. Très vivant.

Nous retournons sur Connaught où nous retirons les dernières roupies nécessaires à la fin du voyage. Nous déjeunons dans le très branché Pizza Hut où se retrouve la jeunesse dorée de Delhi, puis nous partons vers le quartier des routards « Pahar Ganges » pour une balade calme et bien agréable au soleil. Beaucoup de petites boutiques d’artisanat nous tendent les bras, mais ce n’est franchement pas le coup de foudre. Promenade très appréciable pour une ville de plus de 10 millions d’habitants.


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Pahar Ganges

Après un apéro à l’hôtel, nous repartons sur Connaught Place pour notre dernier resto :  « The Host », très branché et réservé à une clientèle indienne très aisée. Oh surprise !…une famille d’indiens fête un anniversaire dans la joie et le bonheur avec le sourire ! Du jamais vu ! La mine blasée, bougonne et insatisfaite étant de rigueur pour les autres indiens friqués.


4 février 2004

DELHI

Arrivée à Delhi à 13 heures (au lieu de 07h15 !). Nous voilà de retour à notre point de départ. Arrivés à la gare, nous sommes assaillis par les classiques «  mouches à merde » que nous rembarrons avec perte et fracas comme à notre habitude. Nous aurons tellement vexé notre rickshaw (en lui conseillant d’aller directement à l’hôtel sans détour et au prix que nous avons décidé) qu’il n’arrêtera pas d’insulter tout le monde sur sa route. Hôtel sympa de style art déco situé dans le même quartier (Karol Bagh) que notre hôtel précédent à Delhi.

Nous partons sur Connaught Place afin de nous restaurer et faire du lèche vitrine (ce sont les champs Elysées indiens). Nous confirmons notre vol retour chez Austrian Airlines (les vrais), puis nous achetons nos billets pour le transfert à l’aéroport après demain. De retour dans notre quartier, nous faisons une séance d’Internet, puis retour à l’hôtel pour une bonne douche bien méritée après ces innombrables heures passées sur les rails (qui nous ont un peu fatigué tout de même). Après un bon apéro, nous repartons sur Connaught place pour un dîner au restaurant « The United Coffee House ». Resto bondé d’indiens du style hommes d’affaires, c’est bon signe. Ce soir non seulement je renoue avec la bouffe indienne mais en plus avec de la viande (pour la 2ème fois seulement de tout le voyage) : un excellent poulet Tikka en sauce avec un riz basmati, un délice. C’est reparti ! Serge, lui mangera sa petite soussoupe à la tomate et des spaghettis, c’est encore un peu trop tôt pour de l’indien…ou trop tard désormais !). En plus le restaurant est très joliment décoré : beaux lustres, rosaces et moulures raffinées.

Notre rickshaw au retour nous propose encore du shit. Excédé, je lui crie que c’est interdit et très mauvais pour la santé. On a besoin de lui pour se déplacer, c’est tout. Pas besoin d’hôtels, ni de magasins, ni de putes ! Ces indiens là manquent franchement de dignité, on voit bien qu’ils ne crèvent pas de faim. Je pense que leur job leur suffit pour vivre, non…ils se font de l’argent facile (du moins ils essayent) avec des choses peu reluisantes. A Delhi lorsque l’on sort de l’hôtel et que l’on prend un rickshaw, il essaye immédiatement de nous vendre un autre hôtel en nous disant que l’on paye trop cher le notre. Il n’en sait rien, on ne lui a jamais communiqué le prix. D’ailleurs lorsque l’on nous pose ce genre de questions, nous leur répondons que ça ne les regarde pas. Et lorsqu’on nous demande depuis combien de temps on est en Inde, on répond : « 3 mois ! ». Paix garantie pendant tout le trajet. Un taxi est un taxi, en France, à la boulangerie on ne m’a jamais proposé de lessive ! Escrocs, charlatans, petites frappes, mafieux, il y a tout cela en Inde et ce n’est pas uniquement pour une question de survie, qu’on se le dise !

Tout comme ces femmes (fillettes ?) faisant la manche dans la rue avec leur bébé(s) ! C’est un vrai crime à mon sens de faire un enfant dans des conditions pareilles, on se demande d’ailleurs comment elles peuvent arriver à terme. Pas besoin de savoir lire ou écrire, pas besoin d’avoir fait des études pour savoir qu’après un rapport sexuel on peut tomber enceinte et faire vivre le même enfer de la rue à quelqu’un qui n’a pas demandé à naître et surtout pas dans ces conditions !

Tout comme ces indiens qui nous abordent avec le sourire dans la rue : à fuir ! Ce n’est pas pour nos belles gueules d’européens ni pour un échange culturel, on finira toujours dans une boutique ! Quand on voie comment ils se comportent entre eux (odieux), il n’y a aucune raison que ces sourires soient sincères. Nous ne tomberons jamais dans le panneau, tant pis pour les vrais gentils, mais je pense que nous n’avons raté personne !

Même à notre hôtel ce soir on nous a proposé « gentiment » une voiture gratuite avec chauffeur pour aller dîner : quelle est encore cette nouvelle mascarade pour nous emmener dans un resto que nous n’aurons même pas choisi ou pour du shopping forcé (ou toute autre arnaque). Nous déclinons l’offre avec le plus beau sourire de la terre, ce n’est toujours pas ce soir que l’on se fera plumer !

Vigilant, tenace, têtu : il faut être constamment comme cela en Inde. Règle N°1 : ne faire confiance à personne. L’argent, l’argent, l’argent… c’est facile de dénoncer ces travers lorsque l’on en a, mais pendant un mois on a pas arrêté d’entendre des gamins nous gueuler dessus « roupies ! » alors qu’ils ne savent même pas encore dire « papa » ou « maman », c’est très grave et ça a le don d’énerver un peu. Sachant que l’on ne sauvera pas l’humanité toute entière avec quelques pièces de monnaie, on peut se permettre d’en parler même en ignorant les réels problèmes politiques ou sociaux du pays.

Si l’Inde est un véritable coup de cœur, c’est aussi avec ce gros coup de gueule que se conclura cette journée !

3 février 2004

VARANASI - DELHI

Grasse matinée…aujourd’hui rien de particulier à faire. Nous nous rendons à la gare pour voir où en est notre réservation pour ce soir, c’est confirmé, pas de problème. Par contre nous avons encore dû jouer des coudes pour accéder au guichet notre tour venu. Quelle indiscipline ces indiens ! Nous essayons ensuite de retirer du liquide avec ma carte bancaire, rien à faire, ça attendra Delhi. Nous essayons également de confirmer notre vol retour au bureau d’Austrian Airline qui s’avère être une agence de voyage faisant payer la confirmation…ça attendra Delhi aussi ! Malgré le brassage évident d’air entre les banques à sec et les fausses agences aériennes, nous avons profité de la ballade (en rickshaw à pédales) dans le cantonnement, quartier « calme »(tout est relatif ici) et résidentiel au nord de Varanasi. Ce quartier possède les plus beaux hôtels de la ville. Achetons des bananes et des oranges pour les 13h de trajet en train, puis retournons à l’hôtel où nous attendons patiemment au bord de la piscine en faisant une petite bronzette ( pas de baignade, il ne fait que 20°C et le vent souffle). C’est ici que j’écris nos dernières aventures. Nous prenons un petit encas à l’hôtel (beignets de légumes et frites) puis nous nous rendons à la gare en rickshaw.

Cette fois-ci la salle d’attente est plus avenante car elle est réservée aux étrangers (on se croirait dans une auberge de jeunesse). Elle est hermétique au froid et aux rats ! Quant au train, nous aurons la même cabine qu’à l’aller toujours aussi confortable. Nous avons si bien dormi que nous n’avons même pas remarqué que le train est resté immobilisé au moins 4 heures (panne ?). Toujours est-il que le trajet a duré 19h au lieu de 13.

2 février 2004

VARANASI

Grasse matinée, petit déj’ à l’hôtel et rickshaw jusqu’au Main Ghât. Nous décidons de refaire une ballade en bateau en commençant de l’autre côté cette fois-ci. Le canotier nous demande un prix similaire à celui d’hier c’est-à-dire 50 roupies par personne et par heure, ok c’est parti…mais une fois embarqués et à déjà quelques mètres de la rive, le prix passe à 75 roupies (quelle inflation dans ce pays !). Nous lui ordonnons de retourner immédiatement à quai pour nous débarquer et mystérieusement le prix redescend à 50 rps comme initialement ! Comme d’habitude avec d’autres ça peut marcher. Ils tentent…ils tentent toujours, ils n’ont rien à perdre. Nous lui faisons quand même la morale d’un air menaçant pour qu’il comprenne que ça ne passera pas comme une lettre à la poste. Encore un qui va nous mettre de mauvaise humeur aujourd’hui !

Bref ! La ballade est à nouveaux superbe, nous redécouvrons les ghâts sur lesquels nous avons marché hier mais avec une lumière différente et surtout beaucoup moins de monde. Le dimanche doit attirer plus de pèlerins (et doit être journée de lessive !). Nous découvrons au passage le crématorium électrique sur le ghât Harishchandra, destiné aux plus pauvres (nous ne l’avions pas remarqué hier), ainsi que les barques servant à jeter les corps des très jeunes enfants (qui ne sont pas incinérés) dans le Gange. Nous repassons à nouveaux devant l’inévitable ghât de crémation Manikarnika qui est toujours aussi occupé (et squatté par les chiens avides de nonosses !). Ce ghât paraît sorti tout droit d’un film d’horreur : tas de bois, fumée lourde et écœurante se dégageant inexorablement et noircissant les façades grasses des maisons qui se trouvent à proximité. La principale bâtisse dans laquelle est pesé le bois, est digne de la maison de « Psychose » d’Hitchcock (décidément !). Le spectacle est repoussant et attirant à la fois, sordide mais fascinant. C’est ça Varanasi. Encore deux heures de ballade hautes en couleurs et en émotions. Le canotier aura le culot final de nous demander un pourboire !(qu’il n’aura pas d’ailleurs).


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Dasashwamedha Ghât

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Harishchandra Ghât

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Manikarnika Ghât

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Nous reprenons un rickshaw, toujours à pédales car ils peuvent circuler aisément sur des voies interdites aux véhicules à moteur. Cela évite en plus les gaz d’échappement et le bruit strident des klaxons est remplacé par les sonnettes de vélos, qui rassemblées, font un agréable bruit de carillon. Nous nous rendons dans un magasin vendant des vêtements de soie à l’est de la ville. Cette adresse est recommandée par le Guide du routard depuis 16 ans nous dit fièrement son propriétaire. Effectivement la meilleure qualité est là, le choix est vaste, les prix fixes et pareils à ceux pratiqués pour les indiens. Achetons 2 foulards, un châle et un sari (6mètres de long). Nous trouvons un cyber café dans le quartier pour donner des nouvelles aux familles.

Puis retour à l’hôtel pour un bon apéro et un dîner sur place. Toujours pas d’envies indiennes, dégoût quand tu nous tient… Il va falloir que ça change parce que je ne me pardonnerait jamais de repartir d’ici sans remanger indien. J’ai quand même pris des beignets de légumes absolument délicieux en entrée mais surtout pas de plats en sauce. Serge a opté pour des « macaronis maisons et sauce à la crème et aux herbes » qui s’avèrent être des cannellonis fourrés au curry de légumes ! ! ! Le plat retournera en cuisine quasiment aussi fourni qu’à l’arrivée sur la table. Encore régime pour Serge ce soir.

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1 février 2004

VARANASI

Après 12 longues heures de sommeil Serge est ressuscité ! Après un bon petit déj nous décidons de parcourir tous les ghâts de Varanasi à pied distants de 5 km du sud au nord. Nous prenons un rickshaw jusqu’au Assi Ghât que nous avons négocié 50 roupies au départ mais qui a doublé de prix à l’arrivée. Chose inadmissible, arnaque ! Si d’autres touristes tombent dans le panneau, pas nous. Nous le rembarrons aussi sec, il aura compris la leçon (non mais !).

La ballade sur les ghâts est complètement magique avec un temps et une lumière digne du Rajasthan. Le niveau du Gange étant très bas à cette saison (sèche), nous pouvons passer de ghât en ghât sans nous enfoncer dans les ruelles. Nous assistons à des scènes de toilette ( une odeurs très agréable de savon flotte dans l’air), à des scènes de lessive avec d’incroyables étendages de sari colorés et de chemises blanches séchant au soleil. Nous observons également les ablutions et les purifications des pèlerins qui côtoient les enfants jouant au cricket ou au cerf-volant.

Cette promenade a été très agréable, très apaisante et les gens adorables. Hormis les « mouches à merde » qui se font du fric sur le dos des morts (sur les ghâts de crémation) : les photos étant interdites, ils peuvent nous « arranger » ça moyennant finances, niet ! Escrocs du plus petit genre qu’on envoie littéralement chier par ce qu’ils le méritent.

Certaines scènes sont très fortes : des décors à la Mad Max, des vaches partout, des excréments humains, des galettes de bouses sèches servant de combustible, des immondices partout dans l’eau dans laquelle se baignent les gens, où ils se brossent les dents à côté des restes humains et autres cadavres de vaches gonflés et flottant. En effet, les vaches ne sont pas incinérées car elles sont considérées comme pures, tout comme les lépreux, nouveaux nés, personnes mortes par morsure de serpent, les sâdhus et les varioliques.

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La ballade sera si spectaculaire et si envoûtante qu’il ne nous faudra pas moins de 5 pellicules photos de 36 poses ! Nous aurons exactement mis 3H30 pour parcourir les 5 km de ghâts. Ensorcelant ! Sur le chemin du retour vers le ghât principal (soit encore 3 km de plus !), nous montons à bord d’une petite barque sans même négocier le prix tellement il est dérisoire (200 roupies pour deux heures) et refaisons le même chemin mais vu du Gange, avec en prime la lumière chaude du soir : magique et apaisant.

Puis à terre, nous faisons un dernier crochet au ghât de crémation. Il fait déjà nuit. Nous assistons à l’arrivée des corps sur des brancards, après une dernière trempette dans le fleuve sacré, les corps sont installés sur des bûchers puis allumés. Plusieurs bûchers brûlent en même temps, cela fait 3000 ans que le feu ne s’est pas éteint sur Manikarnika Ghât, d’où une chaleur importante. L’odeur est relativement supportable ce soir car nous avons le vent dans le dos et certains bûchers dégagent un parfum de bois de santal réservé aux plus riches. Seuls les hommes sont présents à la cérémonie, car les pleurs des femmes risqueraient de nuire à la destinée de l’âme du défunt vers le Nirvana (paradis) qui met fin au cycle infernal des réincarnations. La couleur du linceul est significative : rouge pour les femmes, blanc pour les hommes, or pour les vieillards. Il fait franchement nuit et nos décidons de rentrer vers le Ghât central (à la lueur de la lune !) en marchant dans la pisse et les bouses. Arrivé à ce ghât, nous assistons à une cérémonie religieuse (Puja) où 5 prêtres officient dans une espèce de chorégraphie, ils sont accompagnés d’un orchestre traditionnel avec sons de cloches en plus de la musique. C’est une sorte de messe en plein air où les gens peuvent se recueillir. Cette fois il est vraiment temps de rentrer ! Nous prenons un rickshaw à pédales pour vingt minutes de ballade dans les rues marchandes, grouillantes et surpeuplées de la ville en direction de note hôtel. Ce retour a été très pittoresque et valait la ballade à lui tout seul.

Quelle journée ! Découverte non stop de 11h00 à 19h00. nous dînons à l’hôtel car il n’y a rien de bien attrayant en resto ici. Nous choisissons un plat chinois pour changer, car après 3 semaines de bouffe indienne, nos organismes et nos estomacs se montrent de plus en plus fragiles et saturent un peu et Serge est encore fragile.

31 janvier 2004

VARANASI

A 06H30 du matin et après 09 heures et demi de voyage très confortable, nous arrivons à Varanasi. Serge ne va pas bien du tout, les mêmes symptômes que moi il y a 2 jours à Jaipur : ballonnements, nausées, diarrhées, frissons, crampes abdominales (par contre son rhume est fini !). Encore une saloperie qui n’est pas passée. Il faut quand même dire que le jour où nous avons visité le Taj Mahal, « Monsieur » a craqué pour un samossa dans la rue… Nous connaissons maintenant (après avoir testé tous les deux) le déroulement des festivités après avoir mangé quelque chose de suspect. Tout se passe très lentement. Le lendemain du repas on est crevé, sans grand enthousiasme, on se traîne, une seule envie : rester au lit. C’est seulement le surlendemain que les « choses » se gâtent en nous clouant tantôt au lit , tantôt aux toilettes.

En général cet état s’estompe au bout du 3ème jour, mais en attendant c’est long et très désagréable ! Heureusement nous avons ce qu’il faut en médicaments (je n’en ai jamais autant pris qu’ici).

Donc arrivée à Varanasi au petit matin, le ciel est très couvert et il fait lourd. Des centaines de silhouettes humaines dorment le long du chemin de fer, sur le quai et dans le hall de la gare dans une semi-pénombre. D’autres font leurs besoins à la vue de tout le monde et n’importe où, c’est très glauque, bienvenu à Varanasi ! Notre hôtel n’est pas très loin, seulement à quelques minutes de rickshaw. Par chance on nous attribue une chambre immédiatement (j’avais un peu peur pour Serge). C’est le meilleur hôtel que nous ayons eût en terme de confort et de propreté, chaîne américaine oblige. Un grand grand repos s’impose avant la visite de la ville mystique au bord du Gange. Dehors il pleut des cordes et l’orage gronde . Le temps restera très couvert de 7H à 12H, donc pas de regret : pour aujourd’hui c’est cocooning, la santé avant tout. Nous aurons 3 jours complets pour visiter la ville. Pour l’instant dodo…

…Il est 15H00 et … nous avons craqué ! ! ! C’est trop tentant, nous ne tenons plus en place, il faut voir le Gange, vite ! Serge a pris sur lui et nous voilà partis à la découverte de Varanasi ! (incorrigibles !) Les rues sont littéralement paralysées par les rickshaws à pédales, les piétons, et les vaches. C’est une ville de 2 millions d’habitants mais avec une infrastructure de village. Nous sommes bloqués au beau milieu d’une impressionnante marée humaine et l’on se rend bien compte du problème de la surpopulation sur le terrain même: avis aux claustrophobes et aux agoraphobes !

Nous arrivons enfin au ghât principal de Dasashwamedha et avons une première vision sur le Gange. La lumière n’est pas franchement au rendez-vous malgré qu’il fasse beau, on est plus au Rajasthan… Nous partons à la découverte des ghâts dont le fameux Manikarnika : ghât de crémation où 20 bûchers peuvent être allumés simultanément. Une odeur de cochon grillé se dégage très fortement, l’ambiance est glauque mais assez mystique voire ensorcelante. Nous verrons plusieurs cadavres partiellement consumés dont il ne reste plus que les quatre membres, d’autres où le crâne et le tronc sont toujours visibles…là encore il faut avoir le cœur bien accroché. A cause du vent tournant, nos vêtements ont été complètement imbibés de cette odeur lourde de méchoui. La 1ère approche de la ville a donc été assez forte. Vu l’état de fatigue de Serge, nous décidons de rentrer assez rapidement, mais nous pénétrons malheureusement dans la 1ère ruelle qui s’offre à nous et nous resterons perdus 20 minutes dans un véritable labyrinthe pour finalement déboucher sur la rue principale.

Puis dîner cool à l’hôtel où Serge se contentera d’une soupe de tomates et d’une assiette de frites. Quant à moi je goûte un steak entièrement végétarien ( qui donne des nausées à Serge, rien qu’à sa vue !)

30 janvier 2004

AGRA - VARANASI

Ah ça va mieux ce matin ! Serge c’est toujours pas ça. Nuit de sommeil d’une traite et au chaud s’il vous plaît : une première ! Pour fêter ça, je m’autorise un petit déjeuner indien bien épicé et bien pimenté (l’inconscient !).

Nous partons pour la gare d’Agra Fort pour réserver notre billet de train retour (Varanasi-Delhi) dans quatre jours. La gare est équipée d’une centrale de réservation informatisée, quelle chance ! Nous remplissons les formulaires et nous présentons devant le guichetier. Nous sommes 1er et 2e sur liste d’attente car le guichetier a débloqué très gentiment un quota pour VIP, si personne « d’important » ne réserve dans les 4 jours, nous aurons de la place. On verra bien, ce ne sont pas les trains qui manquent et j’ai prévu large (quelques nuits de plus à Delhi) au cas où il faille reporter notre retour au jour suivant.

Nous visitons ensuite le Fort rouge (XVIème siècle), bel ensemble de grès rouge abritant jardins, palais et mosquées ( quelques bâtiments sont incrustés de marbre). Du fort, nous avons une très belle vue sur le Taj Mahal. Belle visite mais survendue : 250 roupie l’entrée pour les étrangers, 10 roupies pour les indiens ! Les monuments sont hors de prix pour les touristes à Agra. Nous prenons ensuite un rickshaw pour nous diriger vers le « Baby Taj », un mausolée ayant la même architecture que le Taj mais en bien plus petit. Il fut construit tout de même avant le Taj en 1628. La visite vaut  déjà le coup pour le trajet car nous traversons en rickshaw un long pont très étroit franchissant le fleuve Yamuna. Embouteillage garanti, entre les rickshaws, voitures, vaches, chars à bœufs, quel spectacle !

Donc arrivée au Baby Taj, mignon comme tout, entouré de verdure, très joliment décoré à l’extérieur comme à l’intérieur. A l’inverse du Taj, le marbre est ici de différentes couleurs. Puis, après 20 jours en Inde…une première averse nous surprend ! Rien de grave, mais ça fait drôle quand même !

Retour à l’hôtel en rickshaw qui nous aura tout proposé : un tour dans le bazar (où il touchera forcément une commission auprès des vendeurs), un taxi (ou plutôt un copain à lui) pour nous emmener à la gare de Tundla à 30 km d’ici d’où nous prenons le train ce soir… les rickshaws sont particulièrement agressifs ici, ils proposent des courses à des prix dérisoires car ils sont payés à la commission par les hôteliers ou les magasins. Il faut vraiment leur tenir tête pour qu’ils effectuent la simple course que nous leur demandons. Mais avec notre intransigeance habituelle, c’est nous qui avons le dernier mot, et toc ! Ce sont (comme nous les avons baptisés) de véritables mouches à merde ! Ils vous guettent à la sortie de l’hôtel et ne vous lâchent pas d’une semelle. Nous ne leur répondons même plus et marchons en les ignorant : un flot d’insultes fuse dans note dos…rien à foutre ! Nous négocions ensuite le prix du fameux taxi (un vrai !) pour nous conduire à la gare de Tundla vers 16h00, le prix passe de 400 à 300 roupies en 3 secondes chrono ! Nous achetons des provisions pour notre longue nuit dans le train ( fruits, biscuits) qui nous mènera à Varanasi.

Nous patientons dans le lobby de l’hôtel jusqu’à 16H.00. Pour tuer le temps, j’écris mon carnet de route des deux jours précédents. Une famille arrive au grand complet pour un mariage, les couleurs des saris sont magnifiques, les cadeaux pour les jeunes mariés sont nombreux, ça va être animé ici ce soir. Puis nous prenons notre taxi pour la gare de Tundla, c’est un bordel monstre pour sortir d’Agra.

Arrivés à la gare, nous nous installons dans la salle d’attente réservée aux voyageurs 1ère classe. Il y a une salle d’attente pour les hommes et une autre pour les femmes. Ce soir c’est mixte, il n’y en a qu’une ouverte : tout le monde chez les ladies ! L’attente est pour le moins sinistre : la salle est infestée de rats énormes et très vifs qui nous passent derrière le dos et entre les jambes ! Quant aux toilettes (et ses locataires) aucun commentaire ! Qu’est ce que ça doit être dans la salle d’attente des 2ème classe (s’il y en a une…). De plus, sous le toit de la gare des merles par centaines font un bruit tel qu’on se croirait dans un film d’Hitchcock ! Vivement le train ! Nous attendons notre train sur le quai en compagnie d’une jeune italienne voyageant seule et étant plus rassurée à nos côtés. Il faut dire que question touristes c’est le néant à part nous trois. Tous ces regards rivés sur nous dans la quasi pénombre, c’est assez surréaliste mais pas angoissant du tout. Après quelques montées d’adrénaline et confusions dues aux nombreux trains s’arrêtant mais n’étant toujours pas le notre, voici arrivant avec .35 minutes de retard (ça va), notre Poorva Express en provenance de Delhi.

Nous embarquons dans notre wagon et là…quelle surprise ! Nous avons une belle cabine pour nous tout seuls avec deux grands lits superposés, une armoire, un ventilo, l’air conditionné (pas besoin !), et même un lavabo ! Le préposé au wagon nous apporte draps, oreillers, couvertures et serviettes : quel luxe ! Notre wagon se situe à l’avant du train, plus on s’en éloigne plus le confort diminue. Au bout du train ça ressemble à des wagons pour bestiaux ! En tant qu’européens nous pouvons vraiment tout nous permettre et ceci pour seulement 30 euros par personne, c’est fou !

29 janvier 2004

JAIPUR - AGRA

Réveil très très difficile à 06H30 pour les deux ! J’ai une méga turista et Serge un gros rhume (il faut dire qu’il fait très frais ici). En route pour Agra ( c’est notre dernier jour d’autotour avec Singh), nous quittons le Rajasthan pour l’Uttar Pradesh. Après 4 heures de route, nous visitons au passage Fathepur Sikri, une ville fantôme (datant de 1572) en grès rose qui se situe à une heure de route d’Agra. Beaux bâtiments bien conservés car ils n’ont été habités que 15 années suite à une pénurie d’eau (nappe phréatique insuffisante). Un chouette ensemble comprenant de beaux petits palais finement sculptés et une monumentale mosquée. Sur la route menant à Agra nous sommes scandalisés par le nombre de dresseurs d’ours sur le bord de la route, pauvres bêtes. Mais bon tant qu’il y aura des crétins de touristes pour les prendre en photo…

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Fatehpur Sikri (1572)

Puis arrivée à Agra (1 200 000 habitants), après l’installation à l’hôtel nous visitons le fameux Taj Mahal (1631-1653). Prix d’entrée : 20 roupies pour les indiens, 760 pour les étrangers…du racket !

Une massive porte de grès rose masque le mausolée de marbre blanc, une fois cette porte franchie c’est l’émerveillement ! Il est là, droit devant, précédé de bassins et d’arbustes mais paraît tout petit ! On a l’impression que plus on s’en approche, plus il recule. On ne se rend compte de sa grandeur qu’une fois arrivé au  pied de l’édifice. Monumental, magnifique, un chef-d’œuvre ! Il baigne dans une lumière enchanteresse et éblouissante du fait de sa blancheur immaculée ; Il est parfaitement symétrique et est entouré de quatre minarets et de deux superbes mosquées qui valent à elles seules  la visite. Par contre l’intérieur est minuscule (on ne croirait pas pourtant) et n’abrite que 2 tombeaux . Serge a encore été pris en photo par des indiens…


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Taj Mahal (1631-1653)

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Touristes indiens

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Mosquée

De retour à l’hôtel, nous remercions Singh pour sa gentillesse et ses compétences de chauffeur (en plus du pourboire) et récupérons nos billets de train pour Varanasi.  Nous dînons au Pizza Hut du coin car la nourriture indienne me dégoûte depuis 2 jours (un truc n’est vraisemblablement pas passé), c’est un comble quand on sait que c’est notre cuisine préférée au monde ! L’hôtel où nous logeons à de l’eau chaude, quelle bonheur cette douche avant d’aller se coucher ! La nuit sera très calme, parfait pour se requinquer tout cela, on verra bien demain matin !

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Singh et l'Ambassador

28 janvier 2004

JAIPUR

Réveil très difficile pour moi ce matin (bouffe d’hier soir ?). Nous décoincerons péniblement de l’hôtel à 11 heures. J’ai le ventre ballonné et suis très faible. Faisons du lèche vitrine dans le quartier chic où l’on peut trouver des fringues de marque à prix vraiment donnés. Nous réservons notre place de cinéma en classe Diamant (la plus chère : 1 euro la place !) pour la séance de 15 heures. Nous fuyons la pollution et le bruit en nous réfugiant dans un parc pour un break d’une heure sur la pelouse et au soleil. On respire à nouveau et on s’entend parler.

Puis direction le ciné : le « Raj Mandir », plus grand et le plus beau cinéma du Rajasthan voire du pays. Superbe hall d’entrée, moquette très profonde, lumières tamisées. Une salle d’attente privée nous est réservée car nous sommes en classe Diamant. Nos places (numérotées) se situent au balcon, c’est vraiment la classe, la salle est magnifique, on se croirait à l’opéra. De plus elle est immense et peut contenir 1250 spectateurs. Le son dolby digital est également impressionnant. Nous avons été surpris par la qualité du film (policier), effets spéciaux et cascades à couper le souffle. Un film très masculin bourré d’action et de violence mais qui est ponctué de scènes musicales avec chorégraphies romantiques et cucus à souhait qui dénotent complètement avec le sujet principal du film. Mais ça plaît et c’est indispensable pour faire un bon film indien (le ciné est très populaire en Inde). Le spectacle est également dans la salle : les gens font des commentaires, applaudissent, sifflent, huent, tout le monde participe à l’action, c’est un vrai hall de gare où les téléphones portables et les bébés s’en donnent à cœur joie. L’aspect un peu rétro est charmant : il y a toujours un entracte pour aller acheter du pop corn et un placeur se promène avec sa petite lampe de poche. Quant à la compréhension du film qui est en langue hindi, aucun problème car le scénario n’est pas très compliqué ! Une expérience vraiment unique à vivre absolument ! De plus, l’Inde est le premier producteur mondial de film avant les USA, tout est tourné à Bombay, euh pardon… à Bollywood !

Retournons à l’hôtel pour un resto sur place (soupe à la tomate et riz nature pour moi, ça va pas fort…)

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